Nous sommes dans une situation très particulière. Notre pays, touché par la pandémie de coronavirus, rencontre une situation inédite qui a exigé de la part des autorités du gouvernement des mesures strictes de confinement pour limiter la propagation du virus. Dans cette situation, comment les profils Ennéagramme réagissent-ils car la situation est particulièrement emplie de stress et favorise le déclenchement du système de personnalité de chacun.

Je vous fais part à la fois d’un rappel sur les mécanismes de défense mis en place par les profils quand ils font face au stress. Je partage aussi avec vous mes observations et les réactions de chaque profil de l’ENNEAGRAMME que j’ai rencontré et sollicité.

Je vous adresse un grand MERCI, d’avoir répondu à mes mails, votre spontanéité m’a fait chaud au cœur. Certains profils ont répondu plus massivement d’où la différence de longueur des paragraphes.

Sous stress, chaque profil va renforcer son mécanisme de défense et donc va éviter sa compulsion puis activer sa passion et sa fixation.

Le centre mental 5/6/7

PROFIL 5

Le profil 5 cherche à collectionner de l’information et à la classer dans son schéma mental afin de répondre aux situations qu’il rencontre. Il est donc actuellement un peu dépassé par cette explosion d’émotions et surtout par le manque d’informations fiables et rationnelles.

« Je suis au bout d’un fil comme jeté du haut d’un pont et je suis dans le vide sans être bien sûr que la corde est attachée, je ne sais pas ce qui va se passer »

« Ce confinement est un choc pour moi, je ne peux pas m’empêcher de regarder le journal TV.  J’ai besoin d’infos mais en même temps les infos données par le gouvernement sont floues… les discours du corps médical sont alarmants ! »

Sa passion « l’avarice » et sa fixation « le détachement » l’amènent à compartimenter.

« Je m’organise face à la situation et réaménage mes activités pour aller à l’essentiel et après je me retire dans un coin pour être seul, je reste confiné !»

« Je programme mes activités pour en garder un peu chaque jour. »

PROFIL 6

Le profil 6 cherche à éviter de se faire remarquer et de dévier des consignes imposées. Il cherche à tout prix à rester inclus dans le contexte dans lequel il vit. Il est plutôt calme et se range aux exigences des autorités et se dit « si tout le monde obtempère et se discipline, peut-être que l’on s’en sortira ».

Sa passion « la peur et sa fixation « le doute et la suspicion » l’amènent à penser « Il y aura toujours des gens inconscients …. Et je reste moyennement optimiste. Je crains pour ma famille mais je m’accorde assez bien avec la fatalité car l’ennemi est clairement identifié, ce qui a pour moi un aspect paradoxalement rassurant… »

« Je n’ai pas vraiment peur, en tous les cas pour moi, mais je reste vigilant et respecte les consignes à la lettre. »

« Je reste calme et je me dis si tout le monde applique les règles, cette situation durera moins longtemps »  

PROFIL 7

Le profil 7 cherche à éviter tout ce qui crée de la douleur, il redoute aussi l’enfermement alors comment le 7 vit cette période de confinement ? Il tente quelques histoires d’humour et fait comme si tout allait bien mais n’est pas très rassuré au fond de lui.

Sa passion « la gloutonnerie » et sa fixation « la planification » lui permettent de s’éloigner de la réalité.

« Je m’organise et je planifie mes activités sans pouvoir m’empêcher de penser à ce que je vais faire dès la fin de ce confinement et comment je vais fêter ce retour à la vie. »

« La planification de pouvoir me rendre aux Halles Paul Bocuse pour pouvoir me faire une bonne bouffe a été mon moteur pendant ces premiers jours de confinement. »

« Lorsque j’ai appris qu’on allait être confiné, j’avais envie de sortir. Rester chez moi m’était impossible, car mes semaines sont très chargées d’activités personnelles, professionnelles et sociales. Aujourd’hui, j’apprends à vivre au jour le jour. J’essaye de faire des emplois du temps mais tout est dans ma tête. Je sais que j’ai le temps de faire les choses alors je repousse certaines choses au lendemain. Ce confinement me permet de lire, réviser, regarder la télé, faire du sport, me détendre, prendre des nouvelles des proches et prendre soin de moi. 

« Je me suis préparé un plan d’action pour les jours qui viennent. Par exemple, mardi je suis allé chercher les classeurs administratifs et financiers de mon association pour y mettre de l’ordre. De même, j’ai prévu de mettre de l’ordre dans les archives de la société en me disant que je n’avais jamais le temps de le faire et que c’était une bonne occasion. »

« J’ai déjà dit à mes amis, ma famille  » si on est encore là après le coronavirus, on va se faire une fiestaaaaaaaaaa !!!!!!!! Mais quand ???? Pfffffff c’est tellement compliqué et frustrant de ne pas arriver à mettre une date ? Mais on va y arriver … »

Révélation de ses peurs

« Dans ma tête, c’est également impossible de me projeter sur quoique ce soit. C’est un double enfermement : physique et psychologique. Aucune visibilité, aucun rêve, aucune imagination RIEN ! Mon imaginaire est anesthésié et je suis face à cette réalité qui m’est insupportable. Car cette réalité est profondément triste et monotone.

La seule échappatoire ? La sortie ….   Avoir une date de sortie pour commencer à pouvoir imaginer ce qui pourrait se passer après… »

« Nous pouvons sortir dehors, mais il n’y a plus de vie, même le marché des Halles était triste, j’étais tout seul face à des salariés dépités d’attendre des clients qui ne viennent pas… »

« De mon côté, le confinement ça va, mais devoir mettre 300 personnes en chômage partiel c’est trop dur je voulais tout laisser tomber hier et c’est dur d’assumer cette responsabilité. Je ne sais pas si je pourrai aller au bout » 

« Pour donner ma réponse, je vais citer un Skype qui date d’hier, avec mes 3 principaux partenaires. A l’interpellation de l’un d’entre eux « se préparer aujourd’hui pour l’après », voici ce que j’ai répondu : je refuse totalement de me projeter. Je ne veux que vivre ce que j’ai à vivre dans cette période, au présent. Et acter que, lorsque les choses reprendront, nous devrons faire preuve d’agilité et de souplesse pour être à l’écoute de ce qui se passe, et accompagner les besoins qui se manifesteront… et dont nous ignorons tout, pour l’instant ! »

« Je ne remplace pas un manque de réassurance par de l’humour, au contraire j’accueille mes peurs, qui d’ailleurs font partie de ce que j’ai à vivre. »

« Bien sûr, j’évite la douleur et la projection sur ce qui pourrait mal tourner dans cette affaire. Ma cardiologue que j’avais en ligne hier annonçait 70% de la population touchée à terme (ça représente près de 50 millions de personnes en France !). »

« Pour le moment, tout va bien (comme disait l’homme tombant du 35ème étage en passant au large du 20ème…) Au fond de moi, je ne peux pas ne pas penser aux théories de l’effondrement développées par Pablo Servigne. »

Rationalisation et « positive attitude »

« Je ne me sens pas forcément privé de liberté mais privé de notre liberté qu’on aime. »

« Je considère que le confinement est une aventure nouvelle, la découverte de quelque chose que je n’ai jamais vécu. » 

« Je positive en me disant qu’il fait beau et que j’ai la chance d’avoir un jardin. Je positive car mes enfants sont grands et que je n’ai pas à les gérer et qu’ils sont près de moi. Je positive car pour l’instant, j’ai la chance de ne pas avoir été en contact avec le virus. Je positive car cette période va peut-être faire prendre conscience de l’essentiel d’une vie. Bref, je vis. »

« Je suis paisible et me dis que si nous appliquons tous le confinement à la lettre, nous endiguerons plus rapidement ce virus. »

« Je cherche les bons côtés : la possibilité de travailler sans être dérangée, la chance d’avoir de longues plages horaires pour se concentrer et faire un travail de fond, les liens nouveaux que cela peut créer au sein de la famille, les moments d’échanges, de partages différents du quotidien. »

« Nous vivons dans un 40 m2 à 3, je vis très mal cet enfermement au sens propre du terme. Je pense à tout ce que je vais faire après cette période de confinement : sport en plein air, sorties vélo en famille…épilation chez l’esthéticienne. Pour tenir, je pense à tout ce qui peut être positif actuellement : plus de repos, plus de sommeil, l’occasion de se brosser les dents après chaque repas, plus de moments en famille, revoir nos modes de consommation. »

Optimisme

« Je regarde les publications drôles sur les réseaux sociaux. Et je rigole toute seule. Et puis en milieu d’après-midi, j’envoie une dizaine de ces publications à ma famille et mes amis . J’ai quotidiennement des retours positifs de leur part  » haaaaaa merci c’était très drôle  » ou  » qu’est-ce que tu nous fais rire avec tes photos « … Et je suis contente ! Je les ai sortis 5 minutes de leur confinement et ça me fait plaisir. »  

« Hier soir, à table, je me suis écriée  » ça fait 4 jours  » !!!! Pour moi c’est une victoire ; bien qu’hier et lundi, je sois allée travailler. Mais tout le monde m’a regardé avec des yeux ronds en disant  » ça va, n’exagère pas, ça fait que 4 jours !!!! ».

« Mon optimisme se niche dans l’espoir que cette répétition générale de l’effondrement permette en réalité l’évitement de celui-ci, pour autant que l’humanité prenne acte de son extrême fragilité et prenne ensuite un virage à 180°, plutôt que de vouloir faire comme si rien ne s’était passé, « business as usual ». Ce qui, évidemment, n’est pas gagné… »

Passage en 5

« Je médite très longtemps et je m’instruis sur la puissance de l’esprit et tant de livres que je ne prenais pas le temps de lire. Je prends des cours d’anglais et d’espagnol et je bosse un peu puisque mon travail se passe de la maison. Je serai donc complètement dans mon 5 et très heureuse de l’être. J’espère que tu vas bien et que nous nous reverrons. »

Pour conclure

Vos révélations face à cette crise que nous traversons nous amènent un éclairage sur le fonctionnement de chaque profil, sans oublier de considérer les instincts, les sous-types qui sont particulièrement visibles dans ce contexte.

Comme dirait un social : « Sale temps pour les sous-types sociaux ».

Les « survies », une fois leurs placards remplis et leur famille à l’abri, pourraient se satisfaire de ces conditions de confinement malgré un fond d’anxiété constant. Seuls les « têtes à tête » pourraient se réjouir de ces moments d’intimité intense.

Bon confinement à tous et surtout prudence, et attention à vous tous pour se retrouver en forme tous ensemble en sourires sous des jours meilleurs.

Christine Blimer

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