Notre pays, touché par la pandémie de coronavirus, vit depuis plusieurs mois en état d’urgence sanitaire. Nous sommes confinés, face à des menaces graves sur notre santé et contraints par des dérogations pour chacun de nos déplacements.
La rupture avec nos habitudes de vie quotidienne a été brutale. Nous sommes confrontés à une situation dont l’évolution tant sanitaire, économique que sociale nous est inconnue, nous sommes démunis et impuissants. Notre avenir nous échappe encore plus qu’avant car aucun projet ne peut être planifié, nous dépendons de l’évolution de cette maladie inconnue, dangereuse et invisible.
Le confinement impacte nos instincts de protection
Tous ces facteurs engendrent un stress qui impacte nos instincts de protection et nous amènent à réagir par automatismes.
Face à la menace, la partie instinctuelle de notre cerveau (le reptilien) s’active fortement et nous indique de fuir, combattre ou de se figer pour notre survie physiologique mais transmet aussi des informations sur notre appartenance au monde et notre place dans la relation intime.
Nous vous faisons part, ci-dessous et dans deux autres articles qui suivront, à la fois d’un rappel sur les trois réactions instinctives possibles, ainsi que nos observations et des illustrations transmises tout au long de cette période par les membres du club Ennéagramme de Lyon.
Quelle réaction pour l’instinct social ?
L’instinct social est certainement le plus à plaindre en cette période de confinement, pendant laquelle il manque de rencontres extérieures pour échanger, comprendre l’organisation dans laquelle il vit et apporter son point de vue.
Il cherche en vain la reconnaissance et la popularité dans cette ambiance quotidienne et confinée qui l’amène à toujours retrouver les mêmes visages. Il ne peut partir en chasse de nouveautés et de sujets diversifiés car l’actualité tourne inlassablement autour des mêmes sujets répétitifs. La routine et les activités matérielles dans lesquelles ce confinement l’embrigade peuvent l’amener à perdre le moral.
Il va s’enrichir face à des émissions culturelles nouvelles et va multiplier les visioconférences et les formations en ligne. Malgré tout il manque de participation sociale active, de se confronter à des groupes dans lesquelles il aime trouver les liens qui unissent les personnes entre elles et comprendre leur organisation intestine.
L’instinct social témoigne
« Je dévore les webinaires autour des sujets, des gens ou « communautés » qui m’inspirent, notamment l’intelligence émotionnelle, la joie. Je n’avais pas eu le temps d’aller à la nuit de l’entreprise positive en 2019 et j’ai également visionné tous les témoignages. Je ne suis pas vraiment l’actualité et ne regarde pas la télévision qui n’apportent rien, mais je peux en discuter. Sinon, je n’arrive pas à prendre une décision seule, il faut que je demande à droite à gauche. Toutes les excuses sont bonnes pour appeler quelqu’un, mettre un SMS, une photo, un quizz. Curieusement, j’ai plutôt resserré les liens téléphonique ou visio avec ma famille et ceux qui me plaisent (même s’ils sont de l’autre côté du globe). Je me suis coupée de la réalité et n’ai pas recherché de liens physiques avec mes voisins. Il y a même certaines personnes que je voudrais éviter et que je n’ai pas hâte de retrouver. »
« Bien évidemment j’ai organisé des apéros zoom avec les copains et j’ai suivi de nombreux webinaires, des lectures techniques et j’ai approfondi des sujets en cours (j’apprends l’italien et je suis une formation en ligne sur le changement climatique).
J’ai aussi la sensation du temps contracté (temps qui passe plus vite) du fait de la récurrence accentuée des journées laissant moins de place à l’imprévu.
Pour finir, j’ai très hâte de retrouver des bars ouverts ! et de mener des conversations avec les commerçants !!! »
« Au début, boulot, télé/radio, dodo. En ville. Je bossais super bien, peut-être parce que peu dispersée par mes relations avec mes collègues ? Télé/radio, vite lassant. Que se passe-t-il en Syrie, en Libye, etc.… ? Là-dessus, difficile d’avoir de l’info ! Les courses une fois par semaine, mais pas d’excès sur le papier toilette ou la farine, non ! Plutôt de quoi se mijoter des repas du dimanche tous les jours. Juste pour 2 ? Bah oui !
Les balades ? Le trottoir où je croisais des gens qui rasaient les murs et baissaient la tête ! Les échanges ? Numériques ou alors non consentis dans la queue à super U ! Et rapidement, un mal de dos s’est installé.
Le 14 Avril, migration à la campagne et là un petit bonheur : des vrais gens qui disent bonjour avec un sourire et même certains qui me parlent et les sons qu’ils émettent sont synchro avec leur bouche. Je n’ai plus mal au dos.
Mes copains me manquent. Je rêve d’aller manger une planche de fromage dans un bar à vin avec eux, tout près d’ici. »
« Pour ma part, la planification de pouvoir me rendre aux halles Paul Bocuse pour pouvoir me faire une bonne bouffe a été mon moteur pendant les 2 premiers jours.
Mon travail me coupe un peu des gens, même le téléphone ne résout pas tout, donc il y a un sentiment d’être seul ; pas forcément privé de liberté mais privé de notre liberté qu’on aime.
Nous pouvons sortir dehors, mais il n’y a plus de vie, même le marché des Halles était triste, j’étais tout seul face à des salariés dépités d’attendre des clients qui ne viennent pas…
Le seul contact humain a été devant des caissiers qui portent des masques.
Les outils digitaux tel que twitter ne sont pas intéressants, peut être que des blogs sur comment les gens vivent la situation permettait un peu de s’échapper. »
Merci pour vos témoignages !
Un grand MERCI aux membres du Club Ennéagramme de Lyon d’avoir pris le temps de répondre à nos mails pour témoigner et révéler vos réflexes et commentaires sur vos automatismes.
Pour conclure sur les instincts
Vos illustrations nous permettent de réaliser que chaque instinct a su trouver dans cette situation si particulière, un mode d’adaptation spécifique avec ses manques et ses plaisirs.
Nous vous souhaitons un bon déconfinement progressif pour ancrer ces changements en nous et maintenir notre conscience au présent. A bientôt pour se retrouver en forme tous ensemble et en sourires sous des jours plus libres.